[Adhérents UNAFORIS] Réseaunance internationale | La mobilité internationale : le témoignage d’une formatrice ayant effectué une mobilité au Portugal

Le 04/01/2021

La rubrique « Réseaunance internationale » du site UNAFORIS a pour but de valoriser la dimension internationale des établissements de formation adhérents à l’UNAFORIS, mais aussi des projets d’étudiants ou de professionnels conduits à une échelle européenne et/ou internationale.

La mobilité internationale : le témoignage d’une formatrice ayant effectué une mobilité au Portugal

Les établissements de formation en travail social développent de plus en plus la mobilité des apprenants, mais aussi la mobilité des formateurs. Témoignage de Gracia Batista, formatrice à l’IRTS Normandie-Caen, établissement de formation et de recherche de l’intervention sociale et adhérent à l’UNAFORIS.

La dimension internationale a été développée depuis 2007 par l’IRTS Normandie-Caen qui est signataire de la Charte Erasmus +, qui offre la possibilité aux étudiants de réaliser des mobilités de stage ou d’étude et, au personnel, de réaliser des mobilités d’enseignement ou de formation. Découvrez ci-dessous l’expérience de Gracia Batista...

« Pour me présenter rapidement, j’ai 59 ans, et je suis fille d’immigrés portugais (ça a son importance pour la suite du récit !). Je suis formatrice à l’IRTS Normandie-Caen depuis 11 ans. Auparavant, j’ai longtemps travaillé dans le secteur du handicap comme éducatrice et ensuite cheffe de service. J’ai travaillé 10 ans auprès des Educateurs spécialisés et des Educateurs techniques spécialisés et j’accompagne maintenant les Moniteurs d’Atelier.

J’ai pu effectuer une mobilité Erasmus au Portugal du 8 au 12 mai 2017.

AVANT LA MOBILITE

Le cadre était celui-ci : un accord existait déjà entre mon employeur l’IRTS Normandie-Caen, l’Université Lusiada (à Lisbonne) et l’Institut Polytechnique de Portalegre (Institut Supérieur des Sciences Sociales). Une de mes collègues était déjà partie sur une mobilité « recherche ». On m’a demandé si j’étais intéressée, moi aussi, par une mobilité « formateurs ». L’idée était de continuer de faire vivre le partenariat existant. 

J’intervenais à l’époque sur le Domaine de formation 2 c’est-à-dire la conception et la conduite de projets éducatifs spécialisés. J’animais, avec une autre collègue, un module sur le développement social local et j’étais intéressée pour voir comment ces questions étaient traitées ailleurs.

L’objectif de la mobilité était donc, pour moi, de découvrir des pratiques collectives et communautaires dans le travail social au Portugal et repérer par la même occasion des terrains de stage potentiels pour nos étudiants.

Un travail en amont s’est d’abord fait avec Michel Binet, professeur intervenant dans les deux universités citées au-dessus pour cibler à la fois mes intérêts et les possibilités de travail sur place.

PENDANT LA MOBILITE 

Parlant portugais, les contacts ont été facilités dès l’arrivée sur Lisbonne. Les 5 jours passés au Portugal ont été très denses grâce à la mobilisation du collègue portugais (Michel Binet) qui a fait en sorte que les opportunités de rencontre soient nombreuses et qui a accepté que je le suive dans ses activités :

  • A Lisbonne :
    • Echanges avec des chercheurs qui avaient travaillé sur le développement social, notamment Isabelle de Sousa qui m’a initiée à la méthode SPIRAL.
    • Lecture des articles sur le travail social au Portugal et en rencontrer ensuite les auteurs (ex. Vanda Ramalho sur la disqualification sociale)
    • Présence à une visite de stage d’une stagiaire « Assistante de Service social » dans une structure accueillant des parents d’enfants hospitalisés suite à leur cancer.
    • Visites d’une structure atypique de football de rue dont la mission est l’émancipation des jeunes et le développement du quartier, et d’un centre social dépendant des Saintes Misericordes qui existent au Portugal depuis 1498 !
  • Sur Portalegre :
    • Présence à une intervention sur la traite des êtres humains faite par des travailleurs sociaux d’une association de protection des femmes.
    • Echanges avec les enseignants sur les contenus de formation.
    • Intervention en Portugais auprès des étudiants en formation d’Assistants de service social pour leur présenter les différentes professions du social et la formation des travailleurs sociaux en France et échanger sur les différences avec le Portugal.
    • Assister à une intervention d’un formateur dans une association de quartier à partir de l’outil photo langage avec des habitants et des élus.
  • A Setubal :
    • Visite du Centre de Citoyenneté Active qui s’est créé avec les habitants à partir de la méthode SPIRAL et échanges avec les professionnels qui pratiquent l’approche communautaire.
  • A Evora :
    • Visite d’une maison d’enfants placés, où j’ai pu prendre connaissance d’outils novateurs pour informer les enfants des enjeux du placement et de leurs droits.

APRES LA MOBILITE

J’ai pu faire une présentation à mes collègues de cette mobilité en faisant une étude comparative entre les deux pays. Cela m’a permis par la suite de valoriser cette mobilité et de reprendre les éléments découverts pour faire des interventions auprès des étudiants sur le développement communautaire, la participation des personnes accompagnées, mais aussi sur le travail social à l’international. J’ai aussi pu participer à une journée d’études sur le travail social en Europe en témoignant de mon expérience.

Un partenariat avec l’association de football de rue et un étudiant « Educateur spécialisé » a été établi pour que celui-ci y fasse un stage. Il y a donc eu un impact au niveau de la mobilité des étudiants. 

Cette expérience a été très riche d’abord professionnellement par les découvertes que j’ai pu faire au niveau de l’intervention sociale, mais aussi par la mutualisation avec les formateurs et les travailleurs sociaux portugais. Elle a aussi été très enrichissante personnellement du fait de l’attachement particulier que j’ai pour le Portugal… »

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