[Adhérents UNAFORIS] Réseaunance internationale | « Entreprendre autrement, partager pour réussir ! L'entrepreneuriat collectif en méditerranée » : pour une croissance économique durable et soutenue en Méditerranée

Le 12/02/2021

La rubrique « Réseaunance internationale » a pour but de valoriser la dimension internationale des établissements de formation adhérents à l’UNAFORIS, mais aussi des projets d’étudiants ou de professionnels conduits à une échelle européenne et/ou internationale.

 

« Entreprendre autrement, partager pour réussir ! L'entrepreneuriat collectif en méditerranée » : pour une croissance économique durable et soutenue en Méditerranée

 

Présentation par l’IMF, Institut méditerranéen de formation et de recherche en travail social, situé en région Provence-Alpes-Côte d’Azur et adhérent à l’UNAFORIS. L’IMF développe depuis 30 ans un réseau partenarial pluri acteurs dans le bassin méditerranéen et partage une méthode de travail basée sur l’approche par la pratique, la participation de tous à toutes les étapes d’un projet et l’appui aux initiatives locales.

 

En 2017, l’OIT (Organisation internationale du travail) estimait le taux de chômage des femmes au Maroc à 11,7%, 19,1% en Algérie, et 21% en Tunisie, tandis que celui des jeunes est estimé à 21 % au Maroc, 29% en Algérie et à près de 35% en Tunisie. L’Afrique du Nord est ainsi la région où le chômage est le plus élevé au monde. Un constat préoccupant qui a amené l’Organisation des Nations Unies à inscrire le développement inclusif et soutenable parmi les objectifs de Développement Durable : « Promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi productif et un travail décent pour tous ».

Présentation du projet

Le projet « Entreprendre autrement, partager pour réussir ! L’entrepreneuriat collectif en Méditerranée » ou AlterMed est un projet pilote à dimension euro-méditerranéenne qui s’inscrit dans cette perspective et qui vise la réduction des inégalités en matière d’emploi décent et du chômage en Méditerranée, à travers l’économie sociale et solidaire (ESS)

Initié par l’IMF, porté par l’ICOSI (Institut de coopération sociale internationale)*, et impulsé par un consortium d’OSC (Organisations de la société civile) françaises, marocaines, algériennes et tunisiennes, en partenariat avec des acteurs publics, le consortium promeut la culture coopérative et accompagne des initiatives innovantes en matière d’entrepreneuriat collectif sur les territoires du bassin Méditerranéen. 

S'appuyant sur des partenariats solides au sein de réseaux associatifs œuvrant pour la jeunesse, l’insertion professionnelle, l’environnement, la citoyenneté et l’accès à un travail décent, les structures entendent contribuer à renforcer les synergies au niveau méditerranéen et mettre en place un cadre régional d’expérimentation, de capitalisation et de production collective de connaissances sur ces thématiques.

Débuté en avril 2019, le projet s’étend sur une première phase de trois ans dite phase expérimentale (jusqu’à mars 2022) et ses activités sont concentrées au Maroc, en Algérie et en Tunisie. Il prévoit deux autres phases de trois ans de dissémination et de plaidoyer. 

* L’ICOSI - L’Institut de Coopération Sociale Internationale (ICOSI), co-porteur du projet, est une association de solidarité internationale qui, depuis 35 ans, rassemble des acteurs reconnus de l’Economie Sociale et Solidaire, avec pour objectif de développer des projets de solidarité, de plaidoyer et de diffusion de la connaissance autour de l’ESS et dans plusieurs régions du monde.

Les objectifs du projet

L’objectif principal du projet est de favoriser l’accessibilité au travail décent pour tous à travers l’ESS sur le bassin méditerranéen. Pour se faire, le consortium a pour ambition de :

  • Sensibiliser les acteurs locaux à la culture coopérative et aux initiatives innovantes en matière d’entrepreneuriat collectif sur les territoires 
  • Accompagner localement la création et le développement d’entreprises partagées
  • Renforcer l’ancrage de l’entrepreneuriat collectif sur les territoires par des actions de plaidoyer et de mise en réseau des acteurs.

Les activités principales du projet

Ainsi, pour répondre aux objectifs précédemment cités, les principales activités du consortium sont les suivantes :

  • animation de 168 ateliers de sensibilisation à destination des porteurs de projets ainsi que 14 séminaires de sensibilisation à destination des acteurs publics, axées sur l’entrepreneuriat collectif et adaptées aux besoins spécifiques des territoires et des publics ;
  • accompagnement et suivi de la stratégie de développement de la Coopérative des entrepreneurs Solidaires (CES) d’El Jadida (Maroc) et la Société Coopérative des Entrepreneurs Solidaire de Ras Jebel (Tunisie), membres du consortium, et pionnières en matière d’entreprises partagées au Maghreb ;
  • conception d’un guide des dispositifs d’accompagnement, de formation-action et de suivi post-création ;
  • création de deux nouvelles entreprises partagées, la première à Kasserine (Tunisie) et la seconde à Casablanca (Maroc), avec le suivi et le soutien de l’ensemble des partenaires du projet, à chacune des étapes de création ;
  • création d’une commission de plaidoyer ayant pour rôle de préparer les cadres juridiques des entreprises partagées et d’organiser les trois forums nationaux qui se dérouleront dans chacun des pays pour la promotion de l’entrepreneuriat collectif ;
  • organisation de visites d’échanges Sud-Sud afin de réfléchir et de s’approprier les « bonnes pratiques » en Économie Sociale et Solidaire.

Les partenaires du projet

Bilan à mi-parcours

Le projet Altermed étant conçu en trois phases de trois ans et chaque phase étant scindée en deux tranches de 18 mois, un bilan a été réalisé sur la période d’avril 2019 à septembre 2020 : globalement positif, malgré les problématiques rencontrées (co-financement, crise sanitaire, etc .).

Les premiers résultats montrent combien la démarche des entreprises partagées, et plus généralement de l’Économique Sociale et Solidaire, est résiliente. Les conditions particulières de ces premiers mois ont permis de renforcer la pertinence de la démarche, qui se positionne, aujourd’hui plus que jamais comme une voie de création économique capable de répondre aux enjeux de développement de l’économie locale. Le vif intérêt suscité tout au long des activités de sensibilisation illustre parfaitement cette envie des acteurs du terrain, bénéficiaires comme pouvoir publics de proposer d’autres alternatives respectueuses de l’Homme et de son environnement pour créer des emplois décents.

En dehors de l’aspect gouvernance et coordination, on peut noter que plusieurs activités ont ainsi été réalisées, notamment la formation d’animateurs d’ateliers de sensibilisation issus des 3 pays partenaires à visée qualifiante sur la fonction ‘animation’ dans le domaine de l’Economie Sociale et Solidaire axée sur la culture coopérative et les techniques d’animation, des rencontres avec des acteurs publics en Tunisie (stratégie de l’emploi, ministère de la jeunesse), au Maroc (développement du projet sur Oujda) et en Algérie (ministère de la jeunesse) afin de les informer sur les potentiels de développement des entreprises partagées, etc.

L’IMF a également mobilisé un trinôme de trois étudiants en Ingénierie sociale pour participer à la capitalisation de l’expérience de la première entreprise partagée tunisienne à Ras Jebel. Pour la deuxième tranche du projet, un autre groupe d’étudiants est impliqué au travers d’une étude DEIS pour réaliser un même travail dans une approche comparative sur l’expérience de la Coopérative des Entrepreneurs Solidaires de El Jadida au Maroc.

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