Conseiller(ère) en économie sociale familiale (DECESF)

Le(la) conseiller(ère) en économie sociale familiale est un(e) professionnel(le) du travail social. Il(elle) exerce, dans le cadre d’un mandat ou de missions institutionnels. Il(elle) accompagne, dans une démarche éducative et sociale globale, des personnes, des groupes ou des familles dans les domaines de la vie quotidienne

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AttentionINFORMATION – REFORME DES DIPLOMES

La réforme de cinq diplômes du travail social - DEASS, DEES, DEETS, DEEJE, DECESF – est entrée en vigueur à la rentrée de septembre 2018.

Parution au Journal Officiel du 23 août 2018

> Arrêté du 22 août 2018 relatif au diplôme D’État de conseiller en économie sociale familiale (DECESF) (annexes - cf. Rubrique " Références " ci-dessous)

> Arrêté du 22 août 2018 relatif au socle commun de compétences et de connaissances des formations du travail social de niveau II

Les nouveaux diplômés obtiendront un diplôme de niveau II (bac + 3) et le grade de licence en 2021.

A NOTER – Pour le DECESF, la réforme sera appliquée pour les étudiants de la session d’examen 2021. 

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Conseiller en économie sociale familialeLe(la) conseiller(ère) en économie sociale familiale est un(e) professionnel(le) du travail social. Il(elle) exerce, dans le cadre d’un mandat ou de missions institutionnels. Il(elle) accompagne, dans une démarche éducative et sociale globale, des personnes, des groupes ou des familles dans les domaines de la vie quotidienne (Références : Code de l’action sociale et des familles : articles D.451-57-1 et D.451-57-2).

Le(la) conseiller(ère) en économie sociale familiale intervient dans une démarche éthique et selon des principes déontologiques dans le respect de la singularité de la personne, de l’altérité et du collectif. Il(elle) favorise l’instauration d’une relation à la personne en adoptant une posture d’accueil et d’écoute. Il(elle) questionne son intervention dans une démarche réflexive et s’inscrit dans une analyse partagée de sa pratique professionnelle.

La profession

Le(la) conseiller(ère) en économie sociale familiale favorise la promotion des personnes dans leur environnement. Il(elle) contribue au développement du lien social et familial, à la lutte contre l’isolement, à l’inclusion sociale, à l’insertion professionnelle, à l’autonomie des personnes accompagnées et à l’exercice de la citoyenneté. Il(elle) crée les conditions de participation et de mobilisation des personnes à toutes les étapes de l’accompagnement social dans une dynamique de co-construction.

Le cœur de métier du(de la) conseiller(ère) en économie sociale familiale est l’expertise dans les domaines de la vie quotidienne. Il(elle) s’appuie sur ses connaissances dans le champ des sciences appliquées et des sciences humaines et sociales pour transmettre des savoirs et des savoir-faire relatifs à la vie quotidienne. Il(elle) vise la valorisation et/ou l’appropriation de compétences par les personnes, les familles et les groupes. Il(elle) élabore des préconisations et met en œuvre des actions de conseil, d'information, d’animation, de formation avec les personnes pour améliorer leur vie au quotidien, favoriser leur autonomie et leur socialisation. Il(elle) peut être aussi amené à être personne ressource auprès de différents acteurs institutionnels et à mettre en place des actions de prévention à destination de publics cibles.

Son intervention vise à permettre aux publics concernés d’accéder à leurs droits, de prévenir et/ou de gérer les domaines de leur vie quotidienne, tels que : consommation, logement, habitat, emploi, formation, alimentation, santé, gestion budgétaire, loisirs et culture. Il peut notamment intervenir à des moments clés de la vie des personnes (naissance, décès, chômage, séparation, retraite, maladie).

Pour ce faire, il(elle) privilégie la participation active et permanente des personnes, l'expression de leurs besoins, l'émergence de leurs potentialités et la maîtrise de leur environnement domestique. Il(elle) mène un accompagnement social dans les domaines de la vie quotidienne, dans une dimension socio-économique et éducative. Il(elle) identifie ou recueille l’expression des besoins des personnes ou des groupes. Pour mener l’accompagnement social, le(la) conseiller(ère) en économie sociale familiale fait reposer ses actions sur des interventions individuelles et collectives.

Dans le cadre de l’accompagnement social individuel, il(elle) évalue la situation, conseille et négocie les actions à mettre en place avec la personne. Dans le cadre de l’accompagnement social individuel et collectif, il(elle) met en œuvre différentes méthodologies d’intervention, notamment des interventions sociales collectives, d’accompagnement éducatif budgétaire, d’intervention sociale d’aide à la personne.

Pour faire remonter l’expression des besoins sur les territoires, il(elle) réalise des diagnostics sociaux et territoriaux partagés avec les personnes, les habitants, les acteurs institutionnels et associatifs. Il(elle) conçoit et conduit des projets de développement social territorial. Il(elle) peut être amené à développer des projets d’innovation sociale.

Il(elle) inscrit sa pratique dans une approche pluridisciplinaire et partenariale. En lien avec son contexte institutionnel, il(elle) peut être amené à concevoir, coordonner et animer l’intervention d’autres professionnels.

Dans un but de transmission de connaissances et de savoir-faire professionnels, et après l’acquisition d’une expérience significative, le professionnel participe au processus de professionnalisation y compris en exerçant des fonctions de référent professionnel auprès des personnes en formation (initiale ou continue) en lien avec les établissements de formation.

L’exercice professionnel

En fonction de son cadre institutionnel et de ses missions, il(elle) peut animer des groupes ou coordonner des actions. Il(elle) collabore également avec des équipes pluridisciplinaires et pluri-institutionnelles du territoire. Son intervention s’inscrit de façon complémentaire et spécifique dans un large réseau de partenaires et dans des dynamiques de développement social local lorsqu’il(elle) participe à l’élaboration de diagnostics partagés et de projets sociaux et de territoires, à partir du champ qui les concerne.

Il(elle) est force de proposition auprès des décideurs et contribue à faire évoluer les offres de services des institutions dans son champ d’intervention en fonction de l’expression des besoins des populations.

Le(la) conseiller(ère) en économie sociale familiale est en veille et développe une expertise sur les évolutions du secteur ou de l’environnement dans lequel il(elle) agit et intervient. Il(elle) intègre les évolutions dans son activité et dans ses modes d’intervention.

Public concerné et champs d’intervention

  • Public : Personnes et familles en situation de vulnérabilité, rencontrant des problématiques de vieillissement, de dépendance, de handicap, de logement, d’emploi, d’endettement...
  • Employeurs : Collectivités territoriales, associations, entreprises, établissements publics, les trois fonctions publiques (Etat, Hospitalière, Territoriale) ...
  • Politiques sociales : Insertion sociale et professionnelle, protection de l’enfance, famille, santé, social et médico-social, service d'éducation spéciale et de soins à domicile (SESSAD), aide sociale à l’enfance, logement...
  • Lieux d’intervention : Centres d'Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS), bailleurs publics et privés, hôpitaux, établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), foyers de jeunes travailleurs, foyer d’accueil, accueil éducatif en milieu ouvert et fermé, centressociaux ...

Les conditions d’admission

Peuvent être admis en formation les candidats remplissant au moins une des conditions suivantes :

a) être titulaire du brevet de technicien supérieur économie sociale familiale* ;

b) bénéficier d'une validation de leurs études, de leurs expériences professionnelles ou de leurs acquis personnels, en application de l'article L. 613-5 du code de l'éducation.

* Le BTS ESF se prépare en deux ans. Pour entrer en formation de technicien supérieur en ESF, il est nécessaire d’être titulaire d’un baccalauréat ou de son équivalence, ou d’un diplôme homologué de niveau IV. L’admission dans les écoles se fait sur examen du dossier avec épreuves de sélections écrites et/ou orales. 

L'accès à la 3ème année pour obtenir le diplôme d'Etat se fait auprès des établissements de formation après examen du dossier puis passage d'épreuves de sélections écrites et/ou orales. 

A NOTER : A l'entrée en formation, les candidats font l'objet d'un positionnement des acquis de leur formation et de leur expérience professionnelle. A l'issue de ce positionnement, ils peuvent bénéficier d'un allègement de formation dans la limite d'un tiers de la durée de la formation. Cet allègement peut porter sur la période de formation en établissement ou sur la période de formation pratique. Toutefois la durée de la formation pratique ne peut être réduite de plus d'un tiers.

A NOTER : La plupart des centres de formation en travail social proposent des préparations des candidats à l'entrée aux formations. Pour en savoir plus, consulter les sites des centres de formation.

Les modes d’accès

La formation est accessible :

* suite à un BTS en économie sociale familiale,

*suite à la validation partielle du diplôme de CESF par un jury de VAE.

* suite à la validation du DC3 et DC4 pour les titulaires du DEASS, DEETS, DEEJE ou DEES ou de la validation du DC3 et du DC4A pour les titulaires du DUT carrières sociales. 

La formation

La formation est organisée autour de 4 Domaines de Formation (DF) :

  • DF1 : Conseil et expertise à visée socio-éducative dans les domaines de la vie quotidienne (140 h)
  • DF2 : Intervention sociale (250 h)
  • DF3 : Communication professionnelle (40 h + 20 h de langue vivante étrangère)
  • DF4 : Dynamique interinstitutionnelle, partenariats et réseaux (90 h)

 

Le socle commun de compétences et de connaissances prévu à l'article D. 451-8 du code de l'action sociale et des familles est composé de compétences communes et de compétences partagées.

Les compétences communes sont identiques pour les diplômes de niveau II (DEASS, DECESF, DEEJE, DEES, DEETS). Elles sont énumérées dans les domaines de compétences 3 et 4 des référentiels de compétences de ces diplômes.

Les compétences communes sont transférables entre les diplômes et donnent lieu à dispense d'épreuve.

Les compétences partagées sont des compétences qui se trouvent dans les domaines de compétences 1 et 2 pour les diplômes de niveau II (DEASS, DECESF, DEEJE, DEES, DEETS), qui intègrent des spécificités, en fonction du contexte d'intervention et des conditions d'exercice particulières des métiers auxquels ces diplômes préparent.

Ces compétences partagées sont les suivantes :

- accueillir, favoriser l'expression et l'autonomie des personnes ;

- analyser la demande et les besoins ;

- évaluer une situation ;

- concevoir un projet ;

- concevoir une intervention ;

- évaluer, ajuster son action ;

- mobiliser les ressources de la personne et favoriser sa participation ;

- accompagner une personne ;

- favoriser l'accès aux droits.

Des connaissances communes aux différents diplômes visés au présent arrêté sont nécessaires pour l'acquisition de ces compétences partagées. Ces connaissances communes sont identifiées dans certaines unités de formation des domaines de formation 1 et 2 des référentiels de formation. Elles s'inscrivent dans les thématiques de formation suivantes :

- histoire du travail social et des métiers ;

- éthique et valeurs en travail social ;

- connaissances des publics ;

- initiation à la démarche de recherche ;

- accès aux droits ;

- participation et citoyenneté des personnes accompagnées.

Les connaissances communes donnent lieu à allègement de formation.

 

Ces quatre domaines de formation sont traversés par l’unité de formation « initiation à la méthode de recherche » recouvrant les contenus suivants :

  • Les étapes de la démarche de recherche (question de départ, problématique, hypothèses de recherche, choix du terrain et de la méthodologie, retranscription des matériaux, analyse de contenu).
  • Enquête de terrain et techniques de recueil des données (entretiens, observations, questionnaire, etc.).
  • Techniques de recherches bibliographiques.
  • Analyse des situations en s'appuyant sur un cadre théorique et des concepts.
  • Réflexivité sur la démarche de recherche et auto-analyse de sa pratique et de sa place de professionnel

Pour les candidats effectuant la totalité de la formation, la formation pratique est d'une durée totale de 16 semaines (560 heures). Elle peut se dérouler sur deux sites qualifiants. La totalité de la formation pratique est effectuée auprès d'un référent professionnel conseiller en économie sociale familiale.



A NOTER : Les stages de plus de deux mois ouvrent droit à gratification selon le statut de l’étudiant.

A NOTER : Pour les candidats n'ayant pas à valider les huit domaines de certification du diplôme, une période de formation pratique minimale est associée à chacun des domaines de formation constitutifs de leur programme individualisé de formation. Cette période de formation pratique minimale est de 3 semaines (105 heures) pour chacun des deux premiers domaines de formation et de 2 semaines (70 heures) pour chacun des deux derniers domaines de formation. Les titulaires du diplôme d'Etat d'assistant de service social, du diplôme d'Etat d'éducateur technique spécialisé, du diplôme d'Etat d'éducateur de jeunes enfants et du diplôme d'Etat d'éducateur spécialisé sont dispensés des formations pratiques des deux derniers domaines de formation.

Quels que soient les domaines de compétences déjà validés par le candidat, cette période de formation pratique peut porter sur la mise en œuvre de l'ensemble des domaines de compétence du diplôme.

Le directeur ou le chef d'établissement de formation établit avec chacun des candidats, sur proposition de la commission mentionnée à l'article D.451-28-5, un programme de formation individualisé au regard des allègements de formation ou des certifications partielles dont il peut bénéficier.

Portrait d'étudiants en travail social

Ludovic Ricco, en formation CESF à l'IRTS Paris Ile-de-France

Source : TSA, l'actualité de l'action sociale

La certification

La formation est sanctionnée par un diplôme d'Etat délivré par le Ministère des Solidarités et de la Santé et le Ministère de l’Enseignement supérieur.

Le référentiel de certification est composé de huit domaines de certification (DC).

Quatre de ces domaines, identifiés par un *, sont validés à l'occasion des épreuves du brevet de technicien supérieur spécialité économie sociale familiale conformément à l'annexe IX « tableau des correspondances des domaines de certification du brevet de technicien supérieur économie sociale familiale et du diplôme d'Etat de conseiller en économie sociale familiale ».

Les domaines propres au diplôme d'Etat sont certifiés, en totalité ou en partie, par des épreuves passées en cours de formation. Ces 8 domaines de certification comprennent les épreuves suivantes :

  • DC1 : Conseil et expertise à visée socio-éducative dans les domaines de la vie quotidienne
    • DC1A : épreuve « Conseil et expertise technologiques » * ;
    • DC1B : épreuve « Mise en œuvre de conseil et d'expertise technologiques » * ;
    • DC1C : 1re épreuve : « Analyse à visée socioéducative dans les domaines de la vie quotidienne » et 2e épreuve : « Mémoire de pratique professionnelle » ;
  • DC2 : Intervention sociale
    • DC2A : 1re épreuve : « Intervention collective d'animation et de formation (ICAF) et méthodologie de projet » * ;
    • DC2B : 1re épreuve : « Intervention sociale individuelle ou collective » et 2e épreuve : « accompagnement éducatif budgétaire » ;
  • DC3 : Communication professionnelle
    • Epreuve « Ecrits professionnels » ;
  • DC4 : Dynamique interinstitutionnelle, partenariats et réseaux
    • DC4A : épreuve « Connaissance des politiques sociales » * ;
    • DC4B : épreuve « Analyse des relations partenariales ».

Chaque domaine de certification doit être validé séparément. Pour valider chacun des domaines, le candidat doit obtenir une note moyenne d'au moins 10 sur 20 pour ce domaine.

En application de l'article D. 451-8 du code de l'action sociale et des familles, les domaines de compétences 3 et 4 du diplôme d'Etat sont considérés acquis pour les titulaires du diplôme d'Etat d'éducateur spécialisé, du diplôme d'Etat d'éducateur technique spécialisé, du diplôme d'Etat d'éducateur de jeunes enfants et du diplôme d'Etat d'assistant de service social. Ces titulaires sont dispensés des formations dans ces domaines et des épreuves de certification correspondantes.

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> REFERENCES <

  •  Arrêté du 22 août 2018 relatif au diplôme D’État de conseiller en économie sociale familiale
    • Annexes I et II - Référentiel professionnel et référentiel de formation 
    • Annexe III - Objectifs des périodes de formation pratique 
    • Annexe IV - Livret de formation
    • Annexe V - Référentiel de certification
    • Annexes VI et VII - Attestation descriptive du parcours suivi et supplément au diplôme
    • Annexe VIII - Modèle de dossier de demande d’ouverture de la formation 
    • Annexe IX - Tableau des correspondances des domaines de certification du brevet de technicien supérieur économie sociale familiale et du diplôme d’Etat conseiller en économie sociale familiale
  • Arrêté du 22 août 2018 relatif au socle commun de compétences et de connaissances des formations du travail social de niveau II