Réseaunance

Réseaunance n°7

Le 01/10/2018

Retour sur le stage de cinq étudiants éducateurs spécialisés

au Cambodge


 

Cinq étudiants éducateurs spécialisés de POLARIS Formation Limoges sont partis trois mois et demi en stage à Phnom Penh, capital du Cambodge, auprès de l'ONG Enfants d'Asie : une magnifique aventure humaine conduite au sein d'une approche pédagogique novatrice.

 

Nous sommes Élodie, Océane, Théo, Julien et Lucie, cinq étudiants de première année en formation d'éducateur spécialisé à Polaris Formation à Limoges. Nous sommes partis en stage au Cambodge du 24 mars au 7 juillet 2018. Sur place, nous avons été accueillis par l'ONG Enfants d'Asie qui est présente au Cambodge, Laos, Philippines, et Vietnam. Enfants d'Asie veut permettre aux enfants les plus défavorisés de construire leur avenir en ayant accès à une éducation de qualité. Nous avons intégré une équipe éducative au sein d'un foyer accueillant 60 enfants de 8 à 20 ans à Phnom Penh. Nous avons aussi découvert « l'AEMO » local : nous avons travaillé avec des représentants régionaux qui se déplacent dans le pays au sein de foyers et de familles khmères pour s'assurer du bien-être des enfants. Nous avions le désir d’effectuer un stage à l’international. Nous nous sommes donc rapprochés de notre formateur référent à l’international, M. THERS. De cette rencontre ont découlé plusieurs discussions qui nous ont permis de préciser petit à petit la destination et le but de notre futur stage. Le Cambodge s’est avéré être le choix le plus judicieux du fait des liens que notre formateur entretenait avec la communauté khmère de Limoges et de sa connaissance du pays.

Nous avons élaboré un projet de stage afin de pouvoir entrer en relation avec des structures susceptibles de nous accueillir durant ce stage. Nous avions pleinement conscience à ce moment que nos chances de réaliser notre stage étaient infimes. C’est après beaucoup de travail et d’énergie que nous avons abouti à une nouvelle rencontre : celle de l’ONG Enfants d’Asie. Les nombreuses discussions via Skype, ou que nous avons eu au siège de l’ONG, situé à paris, ont permis de tisser les liens entre notre projet et les attentes d’Enfants d’Asie. La philosophie de notre projet s’est fondée au sein d’une démarche pédagogique novatrice et singulière proposée par notre formateur. L'idée était de nous extraire d'une "préparation au départ" classique nourrie par des informations sur le Cambodge, son histoire, sa géographie, ses coutumes, la qualité de la vie, les dangers éventuels, etc… Ce sont les réfugiés khmers arrivés à Limoges dans les années soixante-dix qui ont été nos enseignants, sur leur quartier, et qui nous ont transmis ce qu'ils pensaient comme important de connaitre avant notre voyage vers leur pays d'origine. On nous proposait que des migrants deviennent l'espace de quelques rencontres nos enseignants : Qui de mieux que des réfugiés cambodgiens pour nous parler du Cambodge ?  C’est pourquoi notre enseignement sur le pays a été effectué quasi uniquement par ces personnes. De plus nous avions « fait le pari » de ne pas nous renseigner autrement sur le Cambodge. Nous nous sommes, dans ce même temps préparé au contact culturel avec une culture que l'on imaginait très éloignée de la nôtre dans ses fonctionnements. Nous avons été formés à une interculturalité de terrain, afin de tenter de mieux comprendre le travail des travailleurs sociaux cambodgiens, en abandonnant toute idée de comparaison, en écoutant nos émotions, nos sensations, en analysant nos mécanismes d'adaptation. Une dernière rencontre à paris avec l'ONG Enfants d'Asie afin de finaliser les dernières démarches, suivie d'une cérémonie bouddhiste organisée par les cambodgiens à Limoges ont précédé notre départ.

Une fois sur place à Phnom Penh, nous avons été répartis sur deux structures.

Lucie, Théo et Océane ont travaillé au sein du foyer Borey Khomar afin d'observer tout en participant les pratiques des éducateurs khmers afin de faire apparaitre leurs compétences. Ces observations s’effectuaient toujours en relation et sous la supervision de notre école POLARIS via des échanges réguliers avec notre formateur qui a également fait le déplacement pour une durée de deux semaines. Julien et Elodie travaillaient au Bureau Central avec les Responsables Régionaux qui parcourent le Cambodge à la rencontre des enfants parrainés afin de mesurer leur situation.  En lien avec l'ONG Enfants d'Asie deux formateurs de Polaris (Alain THERS ET Jean Yves MENSAT) avaient préalablement à notre séjour au Cambodge travaillé à l'élaboration d’un outil de diagnostic éducatif adapté à la réalité de l'intervention des travailleurs sociaux khmers auprès des enfants en un temps très réduit (10 minutes consacrées par enfant chaque mois). 1200 enfants sont concernés par ce diagnostic pour seulement 5 éducateurs, ce qui explique pourquoi le temps est précieux. Nous avons, toujours sous la supervision de Polaris, et en collaboration avec les travailleurs sociaux khmers, mis en œuvre cet outil de diagnostic éducatif. Celui-ci de l'avis des éducateurs cambodgiens s'est avéré très pertinent.

Nous sommes revenus de ce voyage avec un sentiment d'enrichissement personnel très fort, à la fois par le contact avec ce pays, ses habitants, mais aussi par la richesse des enseignements qui nous ont été transmis tant par les migrants de Limoges, les professionnels cambodgiens, que par nos formateurs à Polaris. Nous avons pu observer le Cambodge avec un « regard neutre » et paradoxalement nous pensons avoir mieux saisi l’environnement qui nous entourait par l'absence de renseignements préalables sur cette culture. La présence à nos côtés de notre formateur pendant deux semaines nous a grandement enrichi. Nos observations ont ainsi pu trouver leur place au sein de champs théoriques précis qui nous étaient alors expliqués. Ces enseignements se sont toujours déroulés au cœur même de la culture cambodgienne, dans les odeurs des marchés, les bruits des tuk tuk, dans l'encens des pagodes, l'hospitalité des cambodgiens...

Nous n’avons certainement pas encore tout saisi de cette culture extrêmement forte et nous ne la saisiront surement jamais complètement mais au-delà de ça, nous pouvons le dire maintenant, nous l’avons vécu !

Élodie, Océane, Théo, Julien et Lucie

 

  • Plus d’informations, contacter : POLARIS Formation - Alain Thers, Formateur et référent de stage à l’international et docteur en psychologie interculturelle - a.thers@polaris-formation.fr