Retour sur la journée technique ANDASS du 14 mars 2019

L’ANDASS en partenariat avec le Conseil départemental Meurthe-et-Moselle, l’UNAFORIS et le CNFPT ont organisé le 14 mars 2019 une journée sur la thématique :

« Stratégies nationales et initiatives territoriales :

quelles opportunités pour le travail social ? »

Cette journée qui a réuni plus d’une centaine de participants sur place à Nancy, mais aussi à distance (le matin), avoir pour objectifs de croiser les regards et de chercher ensemble de nouvelles opportunités.

Une première table ronde a porté sur les stratégies nationales et les nouveaux attendus pour le travail social.

Extraits :

• Vincent Reymond de la Délégation interministérielle à la lutte contre la pauvreté : " Le travail social est au cœur de la stratégie pauvreté. Le premier engagement de la stratégie pauvreté est l’égalité des chances dès le premier âge de la vie (un grand plan de formation de la petite enfance à partir de 2020 avec un budget de 17 millions d’euros). Le 2ème engagement, ce sont des droits fondamentaux à l’école, en garantissant les parcours de formation de tous les jeunes, en particulier ceux sortant de la protection de l’enfance. Mais il faut aussi investir dans l’accompagement de tous vers l’emploi, généraliser le premier accueil social inconditionnel de proximité, mettre en place des référents de parcours suite aux expérimentations, créer une garantie d’activité avec un accompagnement individualisé… Une concertation pour la création d’un service public de l’insertion est aussi ouverte… Au niveau des formations sociales, 7 dimensions sont mises en exergue : aller vers, travail social et territoires, développement social et actions collectives, participation des personnes concernées, parcours de vie, numérique et travail social, formation des cadres de l’action sociale. A noter : Refonte du CNLE pour avoir 50% de personnes concernées. "
• David Soubrié de la Direction générale de la cohésion sociale : " Les travailleurs sociaux sont au coeur des politiques publiques. Une étude prospective 2030 sur le travail social a été lancée. Parmi les nombreux attendus vis-à-vis des travailleurs sociaux : accompagnement des personnes dans la durée, atteindre des personnes que l'on n’arrive plus à rejoindre, etc. Au niveau de la participation des personnes concernées, on a avancé. On ne se pose plus la question de la légitimité de la participation, mais comment on fait... Autre attendu : que les employeurs aient de vraies politiques de formation pour leurs salariés. "
• Brigitte Bourguignon, Présidente du Haut conseil du travail social : " Les travailleurs sociaux sont souvent en perte de repères. Le HCTS vise une approche plus collective, une approche par le territoire, avec le numérique au service du travail social. Les groupes de travail sur les territoires sont en place. Nous avons la volonté de valoriser les actions des travailleurs sociaux. "

Une deuxième table ronde portait sur les métiers et les organisations du travail social : quelles ambitions pour demain ?

• Mathieu Klein, Président du Conseil départemental 54 : " La solidarité des droits relève de l'Etat. Les prestations de solidarité ne doivent pas être différents d'un département à un autre (exemple : coût des EHPAD). L'Etat doit compenser et non la fiscalité locale. Les départements doivent être dans l'accompagnement des personnes. Dans les objectifs du département : raccourcir le délai entre accès aux droits et activation d'un parcours de vie avec accompagnement. Et aussi : Il faut dans l'avenir réconcilier l'intervention sociale et l'insertion professionnelle. "
• Frédéric Bierry, Président du Conseil départemental 67 : " Le manque d'attractivité des métiers de l'intervention sociale est très préoccupant. Quels moyens donne-t-on aux travailleurs sociaux ? Les présidents des départements, via l’ADF, vont transmettre une proposition au gouvernement pour une meilleure reconnaissance. Il faut revoir le modèle social en partant du terrain. Les travailleurs sociaux et les élus doivent ainsi travailler ensemble sur le terrain. La collectivité ne doit pas seulement émettre des règlements, mais elle doit aussi animer une dynamique de solidarité. C'est un chef d'orchestre de la solidarité sur le territoire. Il y a une vraie légitimité pour le département à travailler avec Pôle emploi pour mettre en place le service public de l'insertion dans les bassins de vie. "
• Marion Leroux, Directrice de l’INSET Angers - CNFPT : " Le dialogue entre l'Etat et les territoires se situe aussi au niveau des formations. Le CNFPT a structuré un parcours de formation à destination des travailleurs sociaux qui est proposé sur tous les territoires. Il faut concilier les enjeux nationaux et les enjeux de territoires au niveau des formations. "
• Denis Vallance, Président de l’UNAFORIS : " Construire des formations entre élus, cadres territoriaux, cadres associatifs, travailleurs sociaux, étudiants et personnes concernées : chiche ! Formons à ce que vont réellement faire les travailleurs sociaux ensuite sur le terrain. Travaillons ensemble, car si on forme des travailleurs sociaux sur des compétences transversales, et qu'ensuite, ils sont assignés à la gestion de dispositifs, cela ne peut pas coller... Nous travaillons avec les Régions de France et les employeurs associatifs à la revalorisation des métiers du travail social. Nous invitons l'Assemblée des départements de France à se joindre à nous pour travailler ensemble. "
• Cyprien Avenel de la Direction générale de la cohésion sociale :  " Le rôle des élus est fondamental pour faire de leur politique sociale un moteur du développement des territoires, dans une dynamique préventive et inclusive, plutôt que réparatrice. Le travail social s'épuise dans la logique d'accès aux dispositifs, si le développement social ne vient pas en amont pour travailler sur les problèmes. Redonner du sens au travail social est une condition de son efficacité. La complémentarité entre travail individuel et travail collectif en est la condition. Quelques leviers : former à l'intervention collective / un management adapté / formation et alliance des employeurs. Les travailleurs sociaux ne sont pas que des aiguilleurs dans le ciel des prestations. " (sic)

Le rapport sur les enjeux de l’accompagnement social de l’IGAS (cf. Documents et téléchargements) a été présenté par Bénédicte Jacquey-Vazquez, Inspectrice générale :

" Un budget social de l'Etat massivement sur la redistribution et très peu sur le travail social. Grand écart entre les défis à relever et les moyens mis en œuvre. Grand écart entre le défi de l'urgence des réponses et l'accompagnement sur le long terme qui permet la transformation.  L'action sociale individuelle a besoin du développement social pour continuer à faire société. Émergence de formes d'accompagnement moins institutionnelles : points conseil budget, promeneurs du net, expérimentation 0 chômeur de longue durée, auto-organisation de la société civile sur les migrants, familles gouvernantes, etc. "

La journée s’est poursuivie avec des ateliers d’échanges.

En conclusion, cette journée a permis à notre réseau de se positionner aurpès des acteurs présents comme un réseau de formation en prise directe avec les questionnements territoriaux, un réseau à écoute des évolutions répérées sur certains territoires, avec une capacité à répondre aux nouveaux besoins.

Cette journée est aussi le prélude à des partenariats autour de la formation et dans le cadre des prochaines journées techniques de l’ANDASS.